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Примерный список грамматических тем, которые могут войти в

контрольную:
1. - subordonnée sujet, в т. ч. различие между придаточными с Que… и Ce que…
в начале предложения, а также фразы, начинающиеся с Qui…, Quiconque и т.
д.
2. - выбор наклонения после различных безличных конструкций
- конструкция типа il s’en fallait de peu / de beaucoup / d’un rien etc. que...
3. - subordonnée attribut и употребление наклонений в ней
4. - выбор наклонения после различных глаголов в дополнительных придаточных
(поскольку выбор наклонения после comprendre, admettre, supposer и т. д.
очень непрост, то фразы на эти глаголы если и будут, то самые очевидные)
5. - различные значения entendre, prétendre и т. д. и выбор наклонения после
них (у. 3-4 с. 33-34) (поскольку prétendre мы обсуждали отдельно, то ему особое
внимание)
6. - выбор наклонения после существительных (у. 6-7 с. 34-35) – только после
самых простых вроде crainte
7. - глаголы, после которых употребляется de ce que / à ce que и наклонения
после них, а также разница между разными de ce que и à ce que (союзом и
местоимением) (у. 8 на с. 35, которое мы очень подробно разбирали + особое
внимание à ce que, потому что оно сложнее и на него было отдельное
упражнение, которое не все мне сдали)
8. - различие между придаточными с Que… и Ce que… в начале предложения в
придаточных дополнительных (у. 11 с. 36)
9. - косвенный вопрос
10. - несобственно прямая речь (перевод на русский, в котором, в частности,
желательно использование настоящего времени вместо прошедшего) (у. 20 с.
39)
11. - tours infinitifs équivalant à des subordonnées complétives (il nie l’avoir fait и т.
д.) – особое внимание глаголу oublier, который мы подробно обсуждали, а в
Штейнберг про него отдельно нет

12. - (перевод с французского) различные относительные придаточные типа


…que je savais l’intéresser (у. 6-8 с. 46-47)
13. - subordonnée relative: употребление различных относительных местоимений,
включая ce qui и ce que. Вероятно, дам на перевод с французского фразу с de
quoi, которое мы обсуждали (см. у. 16 с. 50)
14. - употребление наклонений в относительных придаточных (индикатив или
сюбжонктив, кондиционал не трогаем)

ТЕОРИЯ

LA PHRASE COMPRENANT UNE SUBORDONNÉE SUJET OU UNE SUBORDONNÉE


ATTRIBUT p. 85

§55. Généralités. La proposition qui fait dans la phrase fonction de sujet n'occupe pourtant
qu'assez rarement la place ordinaire du sujet; elle se reconnaît à ce qu'elle répond à la question
qu'est-ce qui?
Les points importants pour l'étude de la proposition sujet sont:
a) sa place dans la phrase,
b) la structure de la phrase tout entière et,
c) le mode du verbe dans la proposition sujet.

§ 56. Mots conjonctifs. La proposition sujet peut être introduite:


a) par la conjonction que;
b) par les pronoms indéfinis relatifs qui, quiconque;
c) par les groupes ce qui, ce que (ce dont, ce à quoi).

REMARQUE 1. On considère souvent comme sujets toutes les propositions qui sont en
dépendance d'un pronom démonstratif sujet.
Celui qui a dit d'attendre avait raison.
Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent.

Il est vrai que le pronom démonstratif est très étroitement lié à la proposition relative qui le suit,
au point de faire corps avec elle. Nous préférons quand même ne considérer comme «unités
conjonctives» que les groupes ce qui, ce que etc., pour les raisons suivantes:
ce est pronom atone, donc fortement lié au relatif du point de vue non seulement de la syntaxe,
mais aussi de la phonétique;
les pronoms démonstratifs masculins et féminins peuvent être détachés du relatif: Celui-là avait
raison qui disait d'attendre (voir plus loin § 21,2");
enfin, les groupes ce qui, ce que servent de mots conjonctifs devant d'autres espèces de
subordonnées: des propositions interrogatives (question indirecte) et les propositions
compléments d'objet indirect.

REMARQUE 2.- Les subordonnées introduites par que, qu'elles fassent fonction de sujet,
d'attribut: d'objet ou de complément de nom, sont souvent réunies sous le terme de
«propositions complétives».

§ 57. Propositions sujets introduites par que.

1°. La proposition sujet peut se mettre à la place ordinaire du sujet, c'est-à-dire en tête de la
phrase, immédiatement devant le verbe; elle est souvent reprise par ce, cela (comparez à
l'infinitif sujet: Créer, c'est tuer la mort).
Le verbe de la proposition sujet placée devant le verbe est toujours au subjonctif.
La proposition sujet est souvent séparée du verbe par la virgule, surtout quand elle est reprise par
ce, cela.
 Qu'Annette ne lui donnât plus signe de vie, ne l'inquiétait aucunement. (Rolland)
 Au fond, que Jacques fût vivant ne le surprenait guère: jamais il n'avait eu, lui, aucune
raison de supposer un suicide. (Martin du Gard)
 Que Bérénice l'aimât, de le savoir, de ne plus en douter, n'ouvrait pas la porte des rêves.
(Aragon)
 Reprise par ce, cela:
 Que je me sois écrié avec les autres, que j'aie fait ma partie dans le concert des rires,
c'est croyable. (France)
 Qu'il ne fût pas musicien, c'était une considération secondaire. (Rolland)
Que la France pût éclater comme une bulle de savon, cela passait mon entendement. (Dutourd)
Qu'elle [Rome] n'admit pas, dans les actes publics, d'autre langue officielle que le latin, cela est
certain. (Brunot)
2°. Pour donner plus de relief aux deux parties de la phrase (la proposition sujet et le prédicat
avec ses compléments) on a la construction ce qui…, c'est; l'ordre des deux parties est alors
inverti.
Ce qui étonna seulement, ce fut que quantité de problèmes qui se posaient pour lui de façon
irritante ne semblaient vraiment s'être jamais posés pour ses parents. (Vaillant-Couturier)
Mais ce qui, à ses yeux, lui confirmait qu'un autre âge pour elle commençait, c'est que ses
cadettes maintenant allaient à l'école. (Clancier)

3°. La forme la plus fréquente de la proposition sujet est celle de «sujet réel», terme complétif
d'une locution impersonnelle qui a pour «sujet apparent» il ou ce, ça, cela.
Il est évident qu'il ne viendra pas. [Qu'est-ce qui est évident?]
C'est dommage qu'il ne soit pas venu.
Ça ne vous dérange pas que je fume?

Le mode dans les propositions sujets de ce type est soit l'indicatif ou le conditionnel, soit le
subjonctif.
L'emploi du mode tient généralement ou degré d'objectivité ou de certitude, que comporte la
locution impersonnelle.

L'indicatif (ou, le cas échéant, le conditionnel) s'emploie quand le fait énoncé est considéré
comme réel, notamment après les locutions exprimant la certitude, l'évidence, la vraisem- blance,
la probabilité, le résultat réel, telles que:
1. il est certain,
2. il est sûr,
3. il est évident,
4. il est clair,
5. il va de soi,
6. il est incontestable,
7. indiscutable;
8. il est vrai,
9. il est vraisemblable,
10. il est probable,
11. il paraît;
12. il résulte,
13. il s'ensuit,
14. il suit, lorsque ces locutions sont employées à la forme affirmative.

Il était évident qu'il trouvait notre question par trop inconvenante. (Mérimée)
Il est vrai, en tout cas, que le mécontentement ne cessait de grandir. (Camus)
Vous me parliez de comédie; mais il paraît qu'à l'occasion vous en joueriez d'assez dangereuses.
(Musset)
Aujourd'hui, plus de quatre mois se sont écoulés et il est infiniment probable, il est même certain
que personne de l'hôtel ne se souviendrait d'y avoir jamais vu cette femme. (Aymé)

Le subjonctif s'emploie:
a) après les mêmes locutions employées à la forme négative, interrogative ou conditionnelle,
la certitude disparaissant alors.
Mais l'indicatif n'est pas impossible:
…si nous pouvons dire avec précision: «tel homme de tel tempérament, dans tel cas fera ceci», il
ne s'ensuit point que nous puissions déterminer, une à une, toutes les secrètes évolutions de sa
pensée qui n'est pas la nôtre…(Maupassant)
- Est-il vrai, se demanda Bog, est-il vrai, qu'il faille aimer les petits? (France)
b) après les locutions qui expriment la possibilité ou l'impossibilité, le doute (ou l'absence du
doute), la nécessité, un sentiment, un jugement subjectif ou une appréciation, telles que:
1. il est possible,
2. il est impossible,
3. il se peut;
4. il est douteux,
5. il n'est pas douteux,
6. il n'y a pas de doute,
7. nul doute,
8. il est contestable;
9. il faut,
10. il convient,
11. il est nécessaire,
12. il est important,
13. il importe,
14. peu importe,
15. n'importe;
16. il est bon,
17. il est juste,
18. il est naturel,
19. il est heureux,
20. il est fâcheux,
21. il est rare,
22. il est étonnant,
23. il est étrange,
24. il est utile etc.;
25. il est temps;
26. il suffit;
27. il vaut mieux;
28. il s'en faut;
29. c'est dommage,
30. c'est assez,
31. c'est beaucoup,
32. c'est peu etc.:

 Il se peut que le Chat botté descende de ces chats qui traînèrent le char de Freya, la Vénus
scandinave. (France)
 Darcy se frappa le front en riant. -- Est-il possible, s'écria-t-il, que la renommée de ma
mésaventure soit déjà parvenue à Paris! (Mérimée)
 Il est inutile que nous nous dérangions tous deux… (Rolland)
 ….il est bon qu'il sache que je ne le crains pas. Il est bon qu'il ait peur, qu'il réfléchisse aux
inconvénients auxquels il s'expose. (H. Bazin)
 En vérité, il était temps que le justicier arrivât. (Daudet)
- Oh! il suffit que Mère-Grand soit prévenue. Elle sait bien que si je ne rentre pas, c'est que je
ne puis pas. (Zola)
 …peut-être eût-il mieux valu que nous ne nous fussions pas aventurés dans cette région trop
pauvre. (Parrot)
 La grand-mère de Lucy était venue de Pologne au début du siècle […]. Dommage qu'elle
n'ait pas connu ses arrière-petits enfants: c'eût été la récompense de sa vie. (Courtade)
 C'est miracle que tout ceci soit écrit à propos d'Eluard… (Aragon)
REMARQUE 1. - Après il paraît que on emploie l'indicatif, après il semble que on trouve
généralement le subjonctif, après il me semble que, l'indicatif, mais ces règles ne sont pas
absolues.
 La nature entière avait changé; il semblait que se fût étendue sur elle une brume de glace.
(Rolland)
 …il semblait que la montagne s'émiettât. (Aragon)
 Il lui sembla que ces gens-là l'avaient volé… (Daudet)
 Et il lui semblait que la moitié de son cœur s'en allait avec lui, il lui semblait aussi que sa vie
était finie, il lui semblait encore qu'elle ne reverrait jamais plus son enfant. (Maupassant)
 …il me semble qu'il y a seize ou dix-sept ans, j'ai bien pu penser et écrire à peu près ce que
vous défendez aujourd'hui. (Aragon)

REMARQUE 2.- Après il n'est pas douteux, il n'y a pas de doute etc. on peut trouver
l'indicatif, ce qui est logique: quand il n'y a pas de doute, il y a certitude; mais néanmoins le
subjonctif est plus généralement admis.
Par contre, après il ne fait aucun doute, il est hors de doute, malgré la similitude de sens, on met
l'indicatif ou le conditionnel.

Il est hors de doute qu'il s'agit d'une formule faisant ressortit le caractère négatif d'un
jugement… (Regula)

REMARQUE 3.- Après il arrive que, il advient que, il se trouve que on met l'indicatif s'il
s'agit de constater un fait réel unique.
 Il arriva qu'un de ces soirs, Yves ne sortit pas. (Mauriac)
 Or il arriva qu'après une semaine Georges ressentit comme une détente… (Carco)
 Il advint que cette cour fut dépavée. (France)
 Il advint qu'un forçat […] en tua un autre. (Carco)

Mais on trouve ordinairement le subjonctif quand il s'agit d'une action qui peut se répéter
sans être régulière (cлучaeтcя, бывaeт).
 Il arrivait qu'elle n'y tînt plus de déception, d'agacement… (Rolland)
 Mais il arrive qu'on ait l'âme aveuglée: je ne sentis pas ce que ce tableau avait d'humiliant.
(Dutourd)
 C'était dans les coutumes et les mœurs de l'endroit et il arriva même, certaines nuits, que des
coups de revolver tirés de l'extérieur à travers les carreaux, achevassent de porter ces
aimables moments au comble de leur intensité. (Carco)
 Quand il prenait l'été la route qui mène de Castres à Albi, et par conséquent à Carmaux, il
arrivait que Jaurès s'arrêtât dans la maison du père Imart où je passais mes vacances.
(Madaule)

On voit que dans certains cas il est difficile de donner une raison logique de l'emploi du mode. Il
s'agit ou de nuances de pensée très délicates et subtiles, ou bien d'un emploi consacré par la
tradition, d'une «servitude grammaticale». Après certaines locutions, l'usage hésite entre les deux
modes, et on peut trouver l'indicatif aussi bien que le subjonctif. Les grammairiens cherchent à
l'expliquer par le besoin d'insister ou sur la réalité du fait ou sur ce qu'il n'est qu'envisagé dans
l'esprit. Une telle explication est parfois plausible, mais, en vérité, souvent la nuance de la pensée
est difficile à discerner.
§58. Proposition attribut. La phrase comprenant une proposition introduite par que peut
commencer par un adjectif substantivé (au positif ou au superlatif) ou par les adverbes le
mieux, le pis pris substantivement.
Le pis est que tous, instruits et élevés pour le professorat, ne restent pas dans le professorat.
(Zola)
Le terrible était que le télégraphe ne marchait plus. (Aragon)
On considère souvent ces propositions comme faisant fonction d'attribut. Pourtant, elles
répondent, elles aussi, à la question qu'est-ce qui est…?, quant à leur place dans la phrase, elle
ne peut être prise pour critère.

On a meilleure raison de traiter d'attribut ces propositions, quand le premier terme est un
substantif (toujours déterminé).
 Le fait est qu'Aurélien aimait peu qu'on lui pariât de la guerre… (Aragon)
 La vérité était qu'il avait ruminé toutes ces histoires pendant presque trois quarts d'heure au
volant. (Courlade) [ici, on pourrait tout autant poser la question: «Quelle est la vérité?»]
mon avis est que tu dois le plus tôt possible te mettre au travail. (Renard)
 Un des grands avantages de La Redonne était que les automobiles n'y descendaient pas.
(Cendrars)

Le premier terme, adjectif substantivé ou substantif, est souvent détaché et repris par ce.
 Le pire, c'est qu'on me rendit en quelque sorte responsable de l'aventure. (Mérimée)
 Le plus curieux, c'est que tout dans ce fouillis avait une figure ou triste ou moqueuse et vous
regardait méchamment. (France)
 Le terrible, c'est que tous ces gens se détestaient, se querellaient… (Daudet)
- L'ennuyeux, confie Mme Bethmont, avec un petit sourire équivoque, c'est que le logement est
occupé par des jeunes mariés. (Lanoux)
 La vérité, c'est qu'elle éprouvait pour Jimmy une grande tendresse. (Courtade)
- L'agrément du quartier, c'est que le bois de Boulogne est à côté, disait papa. (Vaillant-
Couturier)

On remarquera que le mode dans ces propositions-là est généralement, l'indicatif (voir les
exemples), même après les adjectifs qui en construction impersonnelle appellent le
subjonctif. Comparez les deux phrases suivantes de Mauriac:
 C'était étrange qu'il ne songeât qu'à me retenir.
 L'étrange est que Thérèse ne se souvient des jours qui suivirent le départ d'Anne et des de la
Trave que comme d'une époque de torpeur.

C'est qu'il s'agit ici plutôt de la constatation du fait que de son appréciation. Pourtant l'usage est
loin d'être fixe en ces cas. Le subjonctif apparaît régulièrement lorsque la phrase exprime une
volonté, une nécessité, une appréhension (que =чтобы).

 Il faut que les gardes jugent eux-mêmes du moment propice. - - Охранники должны сами
решить, когда придет время.
 Le plus simple serait que vous logiez pendant quelques nuits chez l'un d'eux, qui habite près
des portes. (Camus)- - Проще всего было бы остановиться на несколько ночей у одного
из них, который живет недалеко от ворот (Камю).
 Pour elle, l'essentiel était que Pierre lui restât. (Dabit) - - Для нее самым важным было
то, что,s Пьер остался с ней (Дабит).
 Son grand plaisir était que je me fasse belle pour sortir à son bras. (Laffitte) - - Он очень
хотел, чтобы я стала красивой, чтобы я могла выйти под его руку (Лаффит).
On remarquera aussi qu'entre la phrase du type
2- Il est évident qu'il réussira - et celle du type
3- L'évident (c')est qu'il réussira
– il y a une différence dans l'accent d'intensité: avec l'adjectif substantivé on insiste davantage
sur le fait exprimé dans la subordonnée: Pour mettre plus en relief les deux termes de la phrase
on use de la construction:
Ce qui est évident, c'est qu'il réussira. Ou Ce qu'il y a d'évident, c'est que…

REMARQUE. -Il faut se garder d'employer substantivement n'importe quel adjectif qu'on
rencontre en construction impersonnelle; ainsi, on ne dira guère «le probable est que» ni «le
naturel est que», ni «le sûr est que…»; mais on peut les mettre au superlatif: le plus probable, le
plus sûr, le plus naturel est que… etc.

§ 59. Propositions sujets qui se rattachent à un adverbe de modalité.


Enfin, la proposition sujet (si, en ce cas, on peut l'appeler ainsi) peut se rattacher à un adverbe de
modalité (probablement, évidemment, naturellement, heureusement etc.) équivalant à peu près
à une locution impersonnelle. Le mode est toujours l'indicatif, que n'étant en ce cas qu'une
«cheville» dont l'emploi est facultatif. Ce tour appartient à la langue parlée.

Cf. Il est probable qu'il viendra.


Il se peut qu'il vienne.
Peut-être qu'il viendra.
Heureusement que la situation de mon frère le mettait au-dessus de tout soupçon. (Zola)
Pendant mes prisons, j'ai souvent rêvé à 1a femme que j'aimerais si je retrouvais la liberté. Mais
peut-être que je ne la rencontrerai pas. (Aymé)
Évidemment que j'étais là!… (Guth)

Ainsi, le français dispose de plusieurs types de phrases comprenant une proposition sujet, qui
expriment, à des nuances près, la même idée; la différence de sens est surtout dans l'accent
d'intensité:
Qu'il réussisse (c') est évident.
Il est évident qu'il réussira.
L'évident (c') est qu'il réussira.
Ce qui est évident, c'est qu'il réussira.
Évidemment qu'il réussira.

§ 60. Propositions sujets introduites par qui, quiconque, ce qui, ce que. (Voir également I, §
124.) 1°. La proposition introduite par qui se rencontre surtout dans les phrases d'un caractère
sentencieux et notamment dans de nombreux proverbes. Mais elle semble gagner du terrain
dans la langue littéraire d'aujourd'hui. (Voir également la proposition complément introduite par
qui, II, § 66).
Qui langue a, à Rome va.
Qui va à la chasse perd sa place.
Qui sème peu, peu récolte.
Qui ne sait se borner ne sut jamais écrire. (Boileau)
Qui n'a pas vu Avignon du temps des Papes n'a rien vu. (Daudet)
M. de Ronchaud n'était plus jeune, sans être vieux. Qui l'a connu sait bien qu'il ne fut vieux à
aucun âge de sa longue vie… (France)
Montigny haussa les épaules. - Je sais, répliqua-t-il ensuite avec humeur, qui te conseille mal, te
plaît. (Carco)
Elle s'emploie aussi dans certaines phrases impératives dont le verbe principal est au
subjonctif archaïque, sans que, et dont la plupart ont la valeur de locutions toutes faites; (les
verbes employés dans la proposition sujet sont surtout pouvoir, vouloir).
Sauve qui peut.
Explique qui pourra le sens de ce mot. (Mérimée)
Qui m'aime me suive, qui me quitte est un lâche. (G. Sand)

2°. Les propositions introduites par quiconque sont peut-être d'un emploi plus «libre»:
Quiconque a lu le beau roman de Rob-Roy doit se souvenir d'un des rares caractères de femme
pour la conception duquel Walter Scott soit sorti de ses habitudes de froideur, de Diana Vernon.
(Balzac)
Quiconque gouverne a autant le devoir d'éviter la guerre qu'un capitaine de navire a celui
d'éviter le naufrage. (Maupassant)

Rappelons que qui et quiconque ne se disent que des personnes.

3°. Ce qui est sujet dans la proposition sujet, ce que y est complément d'objet.
…ce qui allait se passer l'intéressait extrêmement (France)
Ce qui devait arriver arriva. (Rolland)
Ce qui est vrai de nos jours, où la tâche de diriger une nation réclame des forces et des facultés
presque surhumaines, le fut sans doute de tout temps. (Druon)
...его чрезвычайно интересовало то, что должно было произойти (Франс).
То, что должно было произойти, произошло (Роллан).
То, что верно сегодня, когда задача руководства нацией требует почти сверхчеловеческих сил и
способностей, несомненно, было верно во все времена (Дрюон).

Le Parti communiste […] est un parti de réalisateurs. Ce que ses ministres accomplirent au
gouvernement, ce qu'il a fait dans le domaine municipal, le démontre. (Thorez)
Коммунистическая партия [...] - это партия людей, добившихся успеха. То, чего добились ее министры в
правительстве, то, что она сделала в муниципальной сфере, свидетельствует об этом". (Торез)

Ce que tu m'as dit de ta nuit, du ciel, de la lune, du paysage, du silence a dû ranimer en moi des
réminiscences. similaires. (Cendrars)
То, что вы рассказали мне о вашей ночи, о небе, луне, пейзаже, тишине, должно быть, пробудило во
мне похожие воспоминания... (Cendrars)

LA PHRASE COMPRENANT UNE SUBORDONNÉE COMPLÉMENT D'OBJET


(DIRECT OU INDIRECT) (PROPOSITION COMPLÉTIVE)

§ 61. Généralités. La proposition complétive remplit dans la phrase la fonction de


complément des verbes qui expriment:

a) une déclaration (dire, déclarer, affirmer, annoncer, assurer, prétendre etc.);


b) une opinion (juger, estimer, reconnaître, trouver, trouver bon etc.);
c) un acte de pensée (croire, penser, douter, se douter, s'imaginer, se rappeler, se souvenir, se
rendre compte etc.);
d) un acte de perception par les sens ou par l'esprit (voir, entendre, apercevoir, sentir,
comprendre, savoir, faire attention etc. );
e) un sentiment (se réjouir, être content etc., avoir peur, craindre etc.) dans ce cas, la
proposition complétive comporte une nuance causale;
f) une volonté (demander, ordonner, désirer, souhaiter, vouloir, permettre, défendre etc.) et
d'autres encore.
REMARQUE. - Notons, par exemple, la possibilité d'employer une proposition complétive
après le verbe faire; elle prend alors une nuance conséquentielle.
Et voici que les circonstances faisaient que j'avais encore une fois recours à ce poète… (Cendrars)
Ma négligence fit qu'au bout de deux jours, ayant laissé traîner sur ma table de travail un lettre de Marthe,
elle disparut. (Radiguet)

Un type à part de la proposition complétive est la proposition subordonnée interrogative (ou


question indirecte); elle sera traitée dans un chapitre spécial (voir § 72 -- 76).

Les points de syntaxe les plus importants pour l'emploi correct des propositions
complétives sont:
a) le choix du mode et
b) l'observation de la règle dite «concordance des temps».

§ 62. Mots conjonctifs. La proposition complétive peut être introduite:


a) par la conjonction que;
b) par les locutions conjonctives à ce que, de ce que;
c) par les pronoms relatifs indéfinis qui, quiconque;
d) par ce qui, ce que.

REMARQUE. -- Ajoutons-y la locution comme quoi, d'un emploi assez rare, dont le sens est
proche tantôt de que, tantôt de comment.

 S'il avait su parler, peut-être lui eût-il raconté comme quoi il avait échappé à la vigilance de
son gouverneur […]; comme quoi il l'avait suivie lorsqu'elle avait quitté l'Opéra, comment
un regard d'elle avait changé sa vie entière…(Musset)
Если бы он умел говорить, возможно, он рассказал бы ей, как ему удалось скрыться от
бдительности своего гувернера [...]; как он следил за ней, когда она выходила из
Оперы, как один ее взгляд изменил всю его жизнь... (Мюссе).
 Alors, très nettement, Sévérine conta comme quoi son mari était menacé d'une destitution.
(Zola)
Затем, очень четко, Северин сказала, что ее мужу угрожают импичментом. (Золя)
 Il faudrait de longues explications sur ces quelques lignes pour montrer comme quoi on se
trouve ici devant le témoin d'un «état de langue» intermédiaire […] entre le latin et le
français moderne…(Cohen)
Потребовалось бы долго объяснять эти несколько строк, чтобы показать, что здесь
мы наблюдаем "состояние языка", промежуточное [...] между латынью и
современным французским...(Коэн)

§ 63. Proposition complétive introduite par que (чтo, чтобы).


1°. Emploi du mode. Le verbe de la proposition complétive peut être à l'indicatif (fait réel), au
conditionnel (fait éventuel ou hypothétique) ou au subjonctif. Le lecteur trouvera l'essentiel sur
l'emploi du subjonctif dans ces propositions dans la Première partie (voir § 178, 1°); ici on se
bornera à quelques exemples et à des remarques supplémentaires.

Rappelons que de manière générale le subjonctif s'emploie dans la complétive après les verbes
exprimant la volonté, l'attitude envers qch, l'attente, l'appréciation, le sentiment, le doute, la
croyance incertaine, la négation.

Nous ne savons rien, et nous voulons que vous contiez toute l'histoire d'un bout à l'autre.
(Mérimée)
Christophe cria plus fort que le piano était à lui et qu'il défendait qu'on y touchât. (Rolland)
[Mon père] exigeait qu'on dinât dès qu'il arrivait. (Perrin)
Connaissant la cause de son chagrin, je souhaitais qu'elle me la confiât et me permit de la
consoler. (France)
Donne-moi seulement son adresse. Ou plutôt, non, je ne demande pas que tu me dises où il est…
(Martin du Gard)
Aurora aimait que son père lui racontât des histoires. (Parrot)
Lorsque Bernard était rentré, il avait admiré qu'elle fût grave, comme une personne qui a
beaucoup réfléchi… (Mauriac)
…il ne pouvait souffrir qu'on touchât devant lui à certains sujets, devenait pourpre comme un
adolescent. (Mauriac)
Annette, avertie de la susceptibilité de Ruth, ne lui posait pas de questions, attendant qu'elle
parlât. (Rolland)
Amélie attendit que sa mère fût couchée et descendit dans la cuisine… (Troyat)
[M. Danquin] se plaignait que bien des nuances du langage autrefois discernées et reconnues
fussent maintenant confondues et qu'on écrivit moins bien et moins clairement qu'autrefois. Il
regrettait aussi que la raison eût perdu son empire sur les esprits. (France)
Il trouvait naturel qu'on se moquât de lui, naturel qu'elle ne l'aimât point, naturel qu'elle se fût
mariée et qu'elle fût heureuse avec un autre. (Rolland)
…elle n'était pas trop fâchée - […] - qu'il se passât de camarade. (Rolland)
- Mon ami, dit ma mère, ne craignez-vous pas que, parmi ces enfants, il n'y en ait de mauvais?
(France)
…Louisa tremblait qu'il ne fût congédié d'un jour à l'autre, après un escländre. (Rolland)
Si la psychologie de Corneille n'est pas dramatique, cela n'empêche point que peu de gens aient
eu à un plus haut degré le sens du théâtre. (Lanson)
Or, comment nier que les structures syntaxiques du français […] aient évolué? (G. Antoine)

Les verbes douter, nier, même employés à la forme négative sont suivis du subjonctif, bien
qu'une absence de doute soit égale à une certitude, une absence de négation - à l'affirmation.

[Christophe] ne doutait pas qu'il ne se fût fait un ennemi mortel, non seulement de Hecht mais de
Kohn qui l'avait présenté. (Rolland)
Il ne doutait pas que Mahaut eût tout raconté. (Radiguet)
Je ne nie pas que ces interprétations ne soient ingénieuses, mais je les crois dénuées de tout
fondement. (France)

Au contraire, certains verbes de pensée ou de croyance n'amènent le subjonctif qu'étant


employés à la forme négative ou interrogative, car alors la phrase comporte un doute, une
impossibilité de croire à quelque chose.
Cf. octave, Mais ne croyez-vous pas qu'un sujet si obscur puisse être livré sans dangers aux
hasards de la conversation?
Raymond, A vous dire vrai, je crois que les hasards d'une causerie familière sont moins
dangereux pour mon sujet que les développements logiques d'une étude écrite. (France)
Vous me dites qu'elle souffre, madame; mais croyez-vous qu'elle ait rien de meilleur à attendre
de sa destinée que cette souffrance? (Mauriac)
Je ne crois pas que ce silence ait dépassé quelques secondes. Mais ce furent de longues
secondes. (Vercors)
Imaginez-vous pour un moment, chers lecteurs, que vous êtes assis devant un pot de vin tout
parfumé, et que c'est un vieux joueur de fifre qui vous parle. (Daudet)
Elle n'imaginait pas qu'une passion ardente et douloureuse pût tourmenter cet homme.
(Maurois)
- Je ne me rappelais pas que ce fût si stupide, dit le cardinal. (Peyrefitte)
En effet, Gise est très émue. Elle n'a jamais vu pleurer Antoine. Elle n'avait même jamais songé
qu'il pût pleurer. (Martin du Gard)

REMARQUE. -- Ne pas confondre les verbes douter et se douter (подозревать о чем-либо):


après ce dernier, le verbe de la subordonnée est à l'indicatif ou au conditionnel.
Madame Risler ne se doutait pas qu'il y avait là, à cette fenêtre du rez-de-chaussée, un ennemi
de tous les instants qui guettait ses moindres actions, (Daudet)
Il ne se doutait pas qu'une nouvelle bien plus grave allait lui être apprise: la petite Aurora avait
disparu. (Parrot)
Aux verbes appartenant aux catégories énumérées ci-dessus, il faut en ajouter quelques autres,
qui peuvent amener soit l'indicatif, soir le subjonctif dans la subordonnée, selon le sens
qu'on leur prête ou la forme à laquelle on les met; ce sont: comprendre, concevoir, admettre
(mettre), supposer.

Indicatif
Tu comprends qu'il est dangereux de laisser les enfants seuls quand je suis au lit. (Maupassant)
Alors, madame Baudu et Geneviève comprirent, sur un regard, qu'elles pouvaient arranger les
choses. (Zola)
Xavier Frontenac jeta un regard timide sur sa belle sœur qui tricotait […]; et il comprit qu'elle
était irritée. (Mauriac)
Il ne comprenait pas que ces sortes de louanges exaspéraient la veuve. (Mauriac)
Le public avait vaguement compris que la chanteuse s'était trompée; mais il trouvait indécent que
Christophe l'eût fait remarquer. (Rolland)
Belle, jeune et mariée à un homme qui lui déplaisait, on conçoit qu'elle devait être entourée
d'hommages fort intéressés. (Mérimée)
Concevez-vous que ces petits êtres voient, touchent, parlent […]? Concevez-vous
qu'ils marchent, qu'ils vont et viennent? (France)
Depuis longtemps, il [le public] avait admis que la musique de Christophe n'était
pas faite pour paraître agréable ni juste. (Rolland)

Subjonctif
Rieux dit qu'il comprenait très bien qu'on puisse agir ainsi. En tous cas, dit-il, il peut arriver
qu'on en ait envie. (Camus)
Si l'on songe que ces trois ans-là étaient au fond toute sa vie, après huit années de service […] on
comprendra qu'il eût trente ans et qu'il fût si peu entré dans l'existence. (Aragon)

не/возможность стать на место другого


он никак не мог понять, в голове не укладывается
Pascal n'avait jamais compris que son oncle, avec le château, les fermes, la terre, pût être pauvre.
(Aragon)
Ah! ils ne laissent rien au hasard, ils organisent le bonheur de chacun; ils ne comprennent pas
qu'on veuille être heureux d'une autre ma- +pouvoir nière… (Mauriac)
ну не могут они понять

VALORIN. […] je suis un homme indulgent et je conçois même, tout en le déplorant, qu'une
femme tienne davantage à sa réputation qu'à la vie d'un homme. (Aymé)
je ne pouvais concevoir qu'un si simple récit pût donner à cette jeune inconnue des émotions si
diverses et si vives. (France)
Elle n'admettait point qu'on accusât Philippe de l'avoir provoquée. (Rolland)

Indicatif
…dois-je admettre vous comptez à cet ouvrage? (Carco) que vous mettre

Mais vous prêtez à votre mère des calculs effarants!


Je veux bien admettre qu'elle n'est pas toujours d'humeur facile, mais, vous, mes enfants, […]
vous me rendez la vie impossible. (H. Bazin)

Anne d'Orgel se rassit, en soupirant. Mahaut admit alors que, peut-être, derrière cette façade, il
y avait en Anne un homme qui souffrait. (Radiguet)

Je suppose qu'un moine est toujours charitable. (La Fontaine)

Comme nous supposons que le lecteur cuirassé par le philosophisme du XVIIIe siècle ne croit
plus ni à la magie ni au magiciens, nous l'inviterons à entrer avec nous dans cette habitation..
(Dumas)

Je suppose-je suis sûr qu'il m'attendait pour écla- ter. (Vercors)

я думаю/практически уверен

Subjonctif

J'avais fait de 1a jeune femme la figure principale de mon livre et n'admettais point qu'elle
m'échappât même par d'obscurs, par de petits côtés. (Carco)
L'acte d'Annette fit grand bruit […] En admettant qu'elle eût raison, on ne saurait tolérer qu'une
étrangère au pays vienne vous donner - et sur quel ton! – des leçons de dignité. (Rolland)
Le père, La plus grande entreprise de constructions navales! On te la donne et cela te navre.
Pourquoi?
WERNER. Je… mettons que je n'en sois pas digne. (Sartre)
Je l'ai laissé étendu dans. le ruisseau avec le sang qui lui sortait par le nez et par
la bouche. En supposant que ce soit un ami, c'est un ami que nous avons dans l'autre monde.
(Dumas)
Supposons que cette formalité ait eu lieu à l'hôpital auxiliaire dont s'occupait le docteur Rieux.
(Camus)
Diana, Non, c'est vrai. Mais supposez que je sois seule dans le parc un soir, les branches craquent
derrière moi, c'est votre pas, des bras m'enveloppent, ce sont vos bras […]. C'était seulement une
supposition. Personne ne m'a jamais embrassée dans le parc. (Anouilh)

Вообразила это предположение поэтому сюбжонктив 97

A regarder de près ces exemples on voit que comprendre et concevoir suivis de l'indicatif
marquent que le fait est, pour ainsi dire non seulement accepté, mais assimilé par l'esprit (je
reconnais'); suivis du subjonctif, ces deux verbes signifient quelque chose comme 'je trouve
naturel', 'je me l'explique', 'je veux bien', 'je ne m'étonne guère', mais sans qu'il y ait assimilation
du fait par l'esprit («Je comprends que tel fait existe, mais il reste en dehors de moi»);
il y a même peut-être un refus implicite d'accepter le fait, refus qui devient explicite lorsque le
verbe de la principale est à la forme négative. On pourrait aussi faire remarquer qu'avec le
subjonctif, le verbe comprendre ne peut être qu'à un temps imperfectif (présent, imparfait) ou à
un autre temps, mais accompagné de toujours, jamais: c'est une disposition durable, une
«manière
d'être» de l'esprit; avec l'indicatif, comprendre peut être à tous les temps: c'est un acte de l'esprit.
Pour admettre, c'est à peu près la même différence: suivi de l'indicatif, il veut dire 'reconnaître
comme vrai' (признавать), suivi du subjonctif, ce verbe signifie 'acceptèr' ou 'permettre'
(дoпускать); il peut, en plus, exprimer une supposition, qu'on avance exprès et, ordinairement,
tout en ayant conscience de son irréalité.
Supposer n'est qu'un synonyme de penser, quand il est suivi de l'indicatif (nолаratь); avec le
subjonctif, il signifie 'admettre par hypothèse' (предполагать).

REMARQUE. --- Ainsi le choix du mode dans la proposition complétive ne se prête pas toujours
à une,explication logique valable (p. ex. j'attends qu'il vienne, mais j'espère qu'il viendra; je suis
sûr qu'il viendra, mais je ne doute pas qu'il vienne); d'autre part, ce choix est dû par- fois à des
nuances de pensée très délicates, p. ex. à la présence pour ainsi dire latente d'un doute dans
l'esprit du locuteur, ou d'un «refüs intérieur» d'admettre une chose que pourtant on sait réelle;
d'où vient
qu'on peut trouver le subjonctif là où l'emploi n'en est pas prévu par les manuels de grammaire.
Parfois, enfin, les variations dans le choix du mode après les mêmes verbes témoignent
simplement de ce que l'usage n'est pas fixe.
Le subjonctif peut aussi être amené par la structure de la phrase (voir ci-dessous 4°).

2°. Emploi des temps. Quand le verbe de la subordonnée complétive (qu'elle fasse fonction de
sujet ou d'objet) est à l'indicatif, la règle de la concordance des temps (voir I, § 169) doit être
strictement observée (considérer, de ce point de vue, les exemples donnés plus haut).

Quand le verbe de la subordonnée est au subjonctif, on observe généralement la règle de l'emploi


des temps du subjonctif (voir I, § 179 et les exemples ci-dessus).
Mais dans la langue littéraire d'aujourd'hui, on note une tendance a emplover le présent du
subjonetif pour l'imparfait du même mode. Cette «discordance des temps» s'observe, quoique
irrégulièrement, chez plusieurs auteurs contemporains.

Il aurait voulu que Gisèle soit là. (Courtade)


Studer s'excusa: il fallait qu'il rentre sans tarder maintenant. (Moinot)
En un sens, il aurait mieux valu qu'elle soit obligée de travailler. (Courtade)
Elle déplorait que ce soit dimanche et qu'elle ne puisse se précipiter tout de suite dans une
boutique en vue d'acheter les Mozart qu'elle aimait et quelques Brahms. (Sagan)
Il est souvent besoin de marquer nettement que l'action de la subordonnée est future; le
subjonctif n'ayant pas de forme spéciale du futur, on sacrifie alors le mode à l'expression précise
du temps, et on emploie au lieu du subjonctif un des temps futurs de l'indicatif; ou bien on a
recours à la péri- phrase devoir | infinitif, avec le verbe devoir au subjonctif.

…croyez-vous que cela ne la contrariera pas de me voir arriver ainsi? (Maupassant)


- A sept heures! se dit Bouve et son front s'assombrit car il ne doutait plus à présent qu'il
monterait chez la vieille et qu'il la trouverait… (Carco)
Il n'était pas douteux que les maîtres sauraient punir Joaquim de son impertinence. (Parrot)

3°. Place de la subordonnée complément d'objet. Elle se place normalement après la principale
sans en être détachée par la virgule. Mais s'il faut la mettre en relief, on invertit l'ordre des
propositions.
Qu'elle s'occupât de lui, il le trouvait naturel. (Rolland)

Ainsi placée en tête de la phrase, la complétive


a) est détachée par la virgule,
b) elle est reprise dans la principale par un pronom atone neutre (le, en, y; cf. ce livre, je l'ai
lu),
parfois aussi par les mots la chose, le fait etc
c) elle a le verbe au subjonctif, quel que soit le verbe de la principale.

Que mes paroles aient été prononcées telles que je les rapporte, je n'oserais l'affirmer. (France)
Que Sidonie eût un amant, qu'elle eût même plusieurs amants, personne n'en doutait plus.
(Daudet)
Qu'il ne se soit pas fait soldat, je le comprends, car c'est un métier aujourd'hui perdu. Mais qu'il
ne soit pas entré dans la diplomatie, qu'il n'ait pas accepté une occupation quelconque, je le
comprends moins. (Zola)
Mais au moins, qu'il fût un sot, il n'en pouvait plus douter. (Rolland)

REMARQUE.--Un autre moyen de mettre en relief la complétive objet ou plutôt les deux
membr'es de la phrase, est le tour ce que… c'est (cf. ce qui… c'est pour la proposition sujet).
Ce que vous ne me ferez jamais croire, c'est que ce garçon soit capable de parler à Romuald.
(Anouilh)
99

4°. Remarques sur la structure de la phrase à proposition complétive:


a) s'il y a deux ou plusieurs complétives subordonnées à la même principale, la conjonction que
se répète ordinairement devant chacune; la répétition est de rigueur lorsque les subor- données
ont des sujets différents (voir parmi les exemples donnés);
b) la phrase peut être une question (directe) comprenant un mot interrogatif; celui-ci, bien qu'il se
rapporte au verbe de la complétive, se place en tête de la phrase, avant la
principale:
Coquette, elle minaude: -- Mon capitaine, où voulez-vous qu'on aille, avec des jupes? (Fréville)
Entre nous, que crois-tu qu'il fasse à Paris? (Mauriac) Quelle direction faut-il que choisisse la
colonine blindée pour investir les arrières de l'adversaire? (Saint-Exupéry)

c) la complétive peut être coordonnée par el à des compléments d'objet d'une autre nature
(substantifs, infinitifs ou autres), ce qui serait impossible en russe:
Je sais la confiance dont vos collègues vous honorent, monsieur Le Merquier, et que, lorsque je
vous aurai convaincu, votre parole suffira. (Daudet)
Frédéric fut heureux de ce qu'elle était si faible et de se sentir assez fort pour la défendre.
(Flaubert)
On s'est accordé à reconnaître La Bruyère dans le portrait du philosophe qui, assis dans son
cabinet et toujours accessible malgré ses études profondes, vous dit d'entrer et que vous lui
apportez quelque chose de plus précieux que l'or et l'argent si c'est l'occasion de vous obliger.
(Sainte-Beuve)

d) la proposition qui a la forme d'une complétive peut dépendre non pas d'un verbe, mais d'un
nom ou d'un adjectif: elle remplit alors la fonction de complément déterminatif du nom ou de
complément d'adjectif. Le mode dépend du sens du mot déterminé:
L'idée qu'il serait un jour forcé de leur obéir serrait Christophe à la gorge. (Rolland)
Paul eut le sentiment que c'était fini. (Vaillant-Couturler)
Sans vouloir le lui demander […], Germain laissait voir le désir anxieux qu'elle demeurât.
(Rolland)
j'avais toute liberté de regagner la maison sans crainte qu'on s'aperçût de rien. (Carco)
0

§ 64. Proposition complétive introduite par de ce que, à ce que.


1°. On a pu voir que d'ordinaire la proposition complément d'objet se rattache directement au
verbe de la principale au moyen de la conjonction que, bien qu'un assez grand nombre
de ces verbes soient «transitifs indirects»: douter de qch, se souvenir de qch, s'étonner de qch,
consentir à qch etc. Après ces verbes-là on peut également introduire la subordonnée par de ce
que ou à ce que, selon le cas. (On trouve également ence que, sur ce que dans les cas où les
verbes régissent ces prépositions.)
Au vrai, Yves, sa mère, Burthe eussent été surpris, s'ils avaient assisté à ces visites, de ce qu'il ne
s'y passait rien. (Mauriac)
L'étrange jalousie d'Yves! […] Il souffrait de ce qu'une autre créature arrachait le grand frère à sa
vie habituelle. (Mauriac)
La bonne compagnie de Verrières commençait à s'indigner de ce que ces anathèmes faisaient si
peu d'impression. (Stendhal)
Elle […] consentit à peu près à ce qu'il l'aimât en artiste, puisqu'elle inspirait ses œuvres.
(Maupassant)

On notera qu'avec de ce que on peut mettre le verbe à l'indicatif même après un verbe qui avec
la construction «directe» (que) demanderait le subjonctif.

2°. Après certains verbes, l'emploi de de ce que ou de à ce que est de rigueur, la construction
«directe» étant inusitée.
Tels sont, p. ex. dépendre de ce que, abuser de ce que, profiter de ce que et d'autres encore.
Je profitai de ce que la bonne âme [Mile Préfère] était allé mettre son manteau, pour demander à
Jeanne très précisément quel âge elle avait. (France)
Lui, se méfiait d'elle, il lui gardait rancune de ce que jamais elle n'eût fait allusion à tout ce qu'il
lui avait livré. (Rolland)
Thérèse elle-même se félicitait de ce qu'il était un homme avec lequel on peut causer. (Mauriac)

À ce que s'emploie régulièrement après la plupart des verbes dont le complément est régi par à,
notamment:
a) après certains verbes pronominaux tels que: s'attendre, se décider, s'exposer, s'opposer:
Il s'était attendu, comme tant de fois dans le passé, à ce qu'elle s'indignât, criât, protestât.
(Mallet-Joris)
les convenances mêmes semblent s'opposer à ce que je demeure plus longtemps près de vous.
(Musset)

b) après aboutir, renoncer, tenir, veiller


Ils renoncèrent à ce qu'il prit aucune carrière. (Bourget)
Vous tenez à ce que tante Félicia habite le château de ses pères… (Mauriac)
Car le roi tenait essentiellement à ce que son autorité fût respectée. (Saint-Exupéry)
Suivez-moi. Mais veillez à ce que mon portier ne vous voie pas. (France)
Le mode dans la complétive après à ce que est généralement le subjonctif.

§ 65. Ordre des mots dans les complétives introduites par que, de ce que, à ce que. Dans ces
subordonnées, l'ordre des mots est pour l'immense majorité «direct» (sujet - verbe). Mais
l'inversion n'est pas impossible dans les cas où le verbe de la subordonnée est intransitif,
pronominal, passif ou, du moins, quand il n'a pas de complément d'objet exprimé. On trouve
l'inversion surtout dans des propositions ayant le verbe au subjonctif; avec l'indicatif, elle est
exceptionnelle.
Les Etats-Unis […] ordonnent que soient prises chez nous et ailleurs des mesures policières et
antidémocratiques qui frayent la voie au fascisme. (Thorez)
Il dépend de nous, communistes, que se produisent au plus tôt les changements nécessaires.
(Thorez)
Il fallait se taire, tolérer que devant lui fussent dites certaines choses… (Aragon)
Elle attendit que se calmât un peu son allégresse. (Troyat)

§ 66. Proposition complétive introduite par qui, quiconque, ce qui, ce que. Les propositions de
cette espèce sont dans la phrase soit complément d'objet direct:
…prends garde que tu as une dangereuse science de faire souffrir qui tu aimes - oh! en toute
innocence!… (Rolland)
Il [Jaurès] se gardait bien […] de proscrire ce qui fut au nom de ce qui sera. (Rolland)
Ce qu'il avouait, ce qu'il taisait, elle l'avait toujours su. (Rolland) soit, et plus souvent -
complément prépositionnel:
Marie n'avoit pas d'âpreté. Elle tenait table ouverte à qui se présentait pourvu qu'il fût artiste…
(Carco)
J'appris ce jour-là qu'une main peut, pour qui sait l'observer, refléter les émotions aussi bien
qu'un visage. (Vercors)
Nous sommes attirés par qui nous flatte… (Radiguet)
Pour quiconque tient un salon, il importe de pouvoir montrer des célébrités; et une chasse est
organisée afin de les conquérir. (Maupassant)
Elle se tut, satisfaite, comme si l'explication eût dû suffire à quiconque n'était pas trop sot. (Saint-
Exupèry)
Il faut faire attention à ce qui se passe, parmi les poètes, c'est comme avec le vol des oiseaux, ils
annoncent la neige, l'orage ou le printemps. (Aragon)
À la terrasse, les deux commandants n'avaient pas bronché. Rien de nouveau pour eux dans ce
qui amusait les Parisiens… (Aragon)
L'esprit de famille leur inspirait une répugnance profonde pour ce qui menaçait l'équilibre de
leurs caractères. (Mauriac)
…même le dimanche, nous continuions à parler du travail, de ce qu'il y avait à faire, des
difficultés, de ce qui nous manquait définitivement. (Triolet)
Annette ressemblait physiquement à ce qu'avait été sa mère, au point de tromper les yeux.
(Maupassant)
Il citait des faits et des chiffres et opposait ces renseignements à ce qu'on peut lire dans les
journaux. (Courtade)
Elle ne s'étonnait point de ce qu'elle entendait. (Rolland)
Elle était distraite, Georgette. Elle ne pensait pas à ce qu'elle faisait. (Stil)
…cette lettre eût déplu au docteur par ce qu'elle révélait de complaisance, de fausse humilité.
(Mauriac)

REMARQUE 1. – À ce que, de ce que où que est pronom relatif ne sont pas à confondre avec
à ce que, de ce que traités dans le paragraphe précédent, où que est conjonction. Le verbe dans
ces propositions se met à l'indicatif ou au conditionnel.

REMARQUE 2. Les complétives introduites par qui, ce qui, ce que précédes d'une préposition
peuvent se présenter comme compléments de nom ou d'adjectif.

Annette […] s'efforce à l'obligatoire courtoisie de qui reçoit dans sa maison. (Rolland)
…elle voulut établir maintenant le compte de ce qu'il lui faudrait pour vivre. (Rolland)
Tu commences bien! dit enfin Mateo d'une voix calme, mais effrayante pour qui connaissait
l'homme. (Mérimée)

§ 67. La proposition complétive apposition. Une proposition complétive peut faire fonction
d'apposition ou, plutôt, de terme explicatif.

Je ne veux qu'une chose, qu'il revienne.


Il n'y a qu'une chose qu'elles oublient de dire: qu'elles ne sont pas jalouses. (Giraudoux)
Je n'ai qu'un désir, c'est que son mari la rende heureuse, cette petite femme! (Zola)

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